dimanche 22 mai 2011

Fastlane Candies - Cold Cold Caribbean

Fastlane Candies, c’est cinq dandies qui se sont réunis pour ce premier EP « Cold Cold Caribbean » sorti début mai. En effet, le duo formé d’’Alexis et Laurent se voit investi d’une fille, Sandy, et ensemble, ils sortent un 4 titres en 2009.
Ce n’est qu’ensuite que s’impose à ce trio la venue de François et Yannick, et c’est avec entrain et enthousiasme qu’ils nous livrent ce premier EP.

Déjà connue du public pour sa sélection en tant que "Fresh de la semaine" par Pure FM, le single « Wound Me », sorti en solo début avril et qui fait également l’objet d’un excellent clip que nous vous donnons l’occasion de voir, endosse le rôle délicat d’introduction.

Il débute par le refrain, construit sur trois notes, chacune s’appropriant tour à tour une, voire deux phrases. Le résultat est sans concession : après une écoute, cette mélodie des plus simplistes ne vous quittera plus ! Sur le refrain ainsi que les interludes qui ponctuent les couplets, la voix de Sandy se marie à l’octave ou à la tierce à celle du chanteur, Alexis, pour une touche féminine bienvenue dans cette pop colorée aux accents de Yules, très certainement dû à la présence du xylophone.
La batterie s’y fait discrète et cède volontiers le terrain au tambourin et frappements de mains.


Ce titre est suivi de « Dubai », morceau beaucoup plus entrainé, avec une batterie qui reprend les rênes, mais qui n’en fait pas pour autant un titre rock. Les « oh ah oh ah oh » de notre duo de chanteurs, la partie chantée d’Alexis seule doublée à la guitare à une voix et ponctuée de quelques percussions, et enfin le tapis sonore du synthé nous font instantanément quitter la France pour des pays aux teintes épicées et corsées.


Le troisième titre « Telling Stories » débute par un son synthétique qui nous sort brutalement de notre rêverie aphrodisiaque. Après un lever de sourcil, le morceau ne tourne pas à une pop électronique de mauvais goût, et nous pouvons alors retourner à notre délicieuse écoute.
Sandy a troqué ses tierces pour des quartes, et j’attends avec engouement le frottement d’une sixte qui malheureusement ne viendra pas.
Les sons de synthèse refont leur apparition sur la fin, cette fois accompagnés d’une boucle d’accords au synthé. A cela s’ajoute une phrase chantée d’Alexis qui semble avoir été légèrement modifiée électroniquement, qui elle aussi se met à tourner, bientôt suivie par de lointains "ouhouh" de Sandy auxquels s’ajoute pour finir un rythme joué sur une note aiguë du synthé , celle-ci un demi ton inférieur à la tonique. Déstabilisant, mais appréciable.


L’intro de « Be Like You » qui arrive en 4ème place de cet EP, me fait instantanément penser à "Misirlou" de Dick Dale. Rapide intro qui jouera ensuite le rôle de fondation durant tout le titre. De nouveau, Fastlane Candies prennent le parti d’un court intermède où Alexis se retrouve seul (pas tout à fait étant donné que sa voix est doublée par…lui-même !) sur un roulement mesuré de batterie, qui s’ouvre sur un refrain puissant au comble de son intensité : batterie qui s’emballe, vocalises féminines qui se fondent et se confondent avec les accords du synthé et ceux de la guitare qui résonnent, ponctuées de quelques notes de xylophone.


Avant dernier, c’est au tour de « Nothing At All » de nous charmer. Un système d’enchainement d’un accord Majeur et d’un accord mineur sur le couplet, suivit d’un Majeur sur le refrain qui se résolve et retrouve sa fondamentale sur la fin pour repartir aussitôt sur le couplet. A deux reprises, un intermède instrumental fort en harmonies s’installe et entretient une certaine tension avant de se dénouer à son tour sur un couplet plus serein.


Je finissais par me demander si l’EP dans sa totalité avait été composé sous le signe de la gaité et de la joie de vivre. Et bien figurez-vous que oui ! La boucle se boucle par un « Behind My Back » semi chanté semi parlé, avec les immuables « oh ah » qui nous accompagnent tout au long de ce court voyage et sur lesquels se clôt l’EP.


« Cold Cold Caribbean » des Fastlane Candies, c’est une promenade de 20min dont la cadence n’oscille pas, un sifflotement en coin pour certain, un large sourire pour ceux qui ne savent pas.

Pour vous Français, ne ratez pas l’occasion de les voir dans la capitale le 11 juin dans la salle mythique de l'International !


Ecoutez l'EP sur Deezer >> ICI








mercredi 18 mai 2011

(Lundi 16 Mai) Joseph d'Anvers @ La Maroquinerie


Avec déjà deux albums à son actif (« Les Choses d’en Face » et « Les Jours Sauvages ») Joseph d’Anvers avait convié son public à la Maroquinerie pour lelancement du troisième opus intitulé « Rouge Fer ». Et les fans furent au rendez-vous ! Une grande partie ayant même suivit le code vestimentaire du Rouge montrant ainsi leur fidélité au jeune chanteur.


De fait, la salle est plongée dans le noir, et des projecteurs rouges se braquent sur la scène tandis que résonnent de lourds beat préenregistrés par-dessus lesquels les voix fluettes d’un chœur d’enfants se font entendre. A travers cette angoissante atmosphère, cinq dandies entrent alors sur scène, le guitariste ayant chaussé pour l’occasion une paire de boots à lacets rouges, merveilleusement assortie à sa une cravate.

Sans un mot, Joseph d’Anvers s’empare du micro, et doucement fait entonner son premier titre « Ma Peau Va Te Plaire », chanson qui ouvre ce nouvel album, simple enchainement de 1er et 4ème degrés de Ré mineur, mais avec lesquels il charme la salle en quelques secondes.

Pour la suivante, il va « essayer de faire les choses bien ». Un synthé électro, une voix de femme mixée et des accords arpégés au piano: « Chute », parfait cocktail pour réveiller le public.


Cédric, guitariste, semble quelque peu distrait, et après avoir troqué sa guitare électrique pour la sèche, se rend compte qu’il aura en réalité besoin …. de l’électrique.


L’auditoire désormais bien animé, le groupe enchaine un set assez rock : « Leave Me Alone » avec maracas et longs intermèdes instrumentaux, « Sweet 16 » avec refrain doublé au piano, « Les Chiens » sur laquelle Joseph s’égraine au tambourin en usant le sol de la scène bien trop étroite pour toute son énergie.

« Je crois que je l’ai déjà dit, mais je le redis. Je suis vraiment heureux d’être ici ce soir, et en plus avec cette date, la Maroq’ devient la salle dans laquelle j’ai le plus joué ».
Cette minute d’émotion est bien entendu succédé d’un tonnerre d’applaudissements et de cris.

Next : « Always Better (paranoid) », une pop acidulée sur laquelle le pianiste double de sa voix une octave plus aiguë le refrain, tandis que le guitariste ponctue chacune des phrases du couplet. Puis tout d’un coup, Joseph passe en acoustique, seul avec sa guitare, et chante dans un anglais qui se réverbère à l’infini. La batterie revient finalement le soutenir, un son de clavier discret se joint à jeu, et le groupe explose à nouveau.

« Un 3ème album c’est compliqué, on n’est plus le petit nouveau donc on nous porte pas le même regard, mais on n’est pas encore confirmé donc on nous porte pas encore le même regard. Mais ce qui est bien, c’est qu’on a une grande quantité de morceaux et que donc on peut en piocher des anciens. Je vais donc vous en jouez un du 1er album, d’habitude je le joue seul en acoustique, mais bon, comme mes musiciens ont une très grosse paye, ils vont rester histoire de rentabiliser ce qu’ils gagnent. »

Joseph chausse son harmonica, et les premières notes de « A Contretemps » s’élèvent dans la salle. Lent et plein de mélancolie, ce morceau est construit sur l’alternance de deux accords mineu
rs Ré et La, et deux accords Majeur Do et Sol. Un véritable petit bijoux qui nous envoûte littéralement. Pour continuer dans la langueur, les musiciens quittent la scène et laisse Joseph seul avec sa guitare affronter
son public sur « Des Cicatrices ».

Il est finalement temps de donner une décharge électrique à cette salle ! Tous reprennent alors place, et le batteur lance une rythmique sur un wood block. Sur le refrain, les musiciens endiablés ent
onnent d’une même voix et à l’unisson « D.A.N.G.E.R ». D’un coup, une sirène retentit. Elle ne s’interrompra pas de tout le morceau, « Entre Mes Mains », même lorsque le guitariste nous offrira son magnifique solo.

S’ensuit « Radio 1 », puis « Les Âmes Solitaires ». C’est ce morceau qui a donné son titre à l’album. Un morceau lourd en intensité ; le batteur tape du pied des noires continues et a troqué ses baguettes en bois contre
une paire à bout en laine pour un son plus souple. De son côté, le pianiste pause de longs accords avec son d’orgue sur lesquels la guitare arpège. Le morceau est lent, mais instrumentalement bien garni et nous prend aux tripes. Joseph trouva à cela l’explication adéquate : « nous allons faire un morceau calme, parce que c’est notre troisième album et que nous sommes
vieux et fatigués ».

Quarante bonnes minutes se sont déjà écoulées, je m’attends à ce que le final approche. En effet, après un « Exotic Bird » hypnotisant sur lequel les stroboscopes blancs suivent le rythme à nous en faire perdre la vision, ils terminent par le fameux « Kids », premier morceau où l’on voit apparaitre la polyphonie sur le refrain. Malheureusement, lorsqu’ils passent à 3 voix a cappella, la justesse est assez approximative…. Mais vite oubliée par une instru qui reprend rapidement la main avant de laissé le public seul.

Mais la setlist posée sous mes yeux ne ment pas ! Le public se lance donc dans un rappel tonitruant.


Joseph réapparait sur scène, seul. « Je suis sûr que vous saviez que j’allais revenir. Non mais il faudra m’expliquer le premier mec qui à instauré le principe de partir en ayant prévu de revenir. Enfin ! »

Trois morceaux nous seront offerts pour ce bis. « La Résilience », « Les Anges Déchus » où l’intro de synthé seul me renvoie à l’époque où j’écoutais Moby en boucle, et « Las Vegas » où le groupe joue sur l’alternance de montée en puissance et d’arrêt brutal du son.

Après présentation des musiciens, tous sortent à nouveau de scène, et il était temps pour le guitariste qui au fur et à mesure déplaçait une masse de plus en plus conséquente d’air sur son passage !

Le public n’en n’ayant jamais assez appelle encore et toujours Joseph, de telle sorte que celui revient, ayant abandonné ses musiciens en loges.

Pour cette reprise de Bashung, « Angora », il « espère qu’il va y arriver ». Mais ça, nous n’en doutons pas. Il replonge alors la salle dans un grand spleen, laisse réapparaitre le soleil après plus d’une heure de tempête, et s’en va, comme ça, nous laissant bras ballant.
Malgré les fans qui s’échinent à rappeler une troisième fois leur idole, celle-ci ne réapparaitra pas et les lumières de la salle de nous éblouir tout à coup tandis que les enceintes nous crachent déjà aux oreilles alors que nous n’avons pas encore eu le temps de digérer ce dernier morceau.

Un concert durant lequel se seront succéder 18 morceaux, chose à laquelle je n’avais encore jamais assistée.
Un chanteur aux anges, un public conquit, et un album a se procurer pour tous ceux qui ne l'aurai pas déjà !