dimanche 22 mai 2011

Fastlane Candies - Cold Cold Caribbean

Fastlane Candies, c’est cinq dandies qui se sont réunis pour ce premier EP « Cold Cold Caribbean » sorti début mai. En effet, le duo formé d’’Alexis et Laurent se voit investi d’une fille, Sandy, et ensemble, ils sortent un 4 titres en 2009.
Ce n’est qu’ensuite que s’impose à ce trio la venue de François et Yannick, et c’est avec entrain et enthousiasme qu’ils nous livrent ce premier EP.

Déjà connue du public pour sa sélection en tant que "Fresh de la semaine" par Pure FM, le single « Wound Me », sorti en solo début avril et qui fait également l’objet d’un excellent clip que nous vous donnons l’occasion de voir, endosse le rôle délicat d’introduction.

Il débute par le refrain, construit sur trois notes, chacune s’appropriant tour à tour une, voire deux phrases. Le résultat est sans concession : après une écoute, cette mélodie des plus simplistes ne vous quittera plus ! Sur le refrain ainsi que les interludes qui ponctuent les couplets, la voix de Sandy se marie à l’octave ou à la tierce à celle du chanteur, Alexis, pour une touche féminine bienvenue dans cette pop colorée aux accents de Yules, très certainement dû à la présence du xylophone.
La batterie s’y fait discrète et cède volontiers le terrain au tambourin et frappements de mains.


Ce titre est suivi de « Dubai », morceau beaucoup plus entrainé, avec une batterie qui reprend les rênes, mais qui n’en fait pas pour autant un titre rock. Les « oh ah oh ah oh » de notre duo de chanteurs, la partie chantée d’Alexis seule doublée à la guitare à une voix et ponctuée de quelques percussions, et enfin le tapis sonore du synthé nous font instantanément quitter la France pour des pays aux teintes épicées et corsées.


Le troisième titre « Telling Stories » débute par un son synthétique qui nous sort brutalement de notre rêverie aphrodisiaque. Après un lever de sourcil, le morceau ne tourne pas à une pop électronique de mauvais goût, et nous pouvons alors retourner à notre délicieuse écoute.
Sandy a troqué ses tierces pour des quartes, et j’attends avec engouement le frottement d’une sixte qui malheureusement ne viendra pas.
Les sons de synthèse refont leur apparition sur la fin, cette fois accompagnés d’une boucle d’accords au synthé. A cela s’ajoute une phrase chantée d’Alexis qui semble avoir été légèrement modifiée électroniquement, qui elle aussi se met à tourner, bientôt suivie par de lointains "ouhouh" de Sandy auxquels s’ajoute pour finir un rythme joué sur une note aiguë du synthé , celle-ci un demi ton inférieur à la tonique. Déstabilisant, mais appréciable.


L’intro de « Be Like You » qui arrive en 4ème place de cet EP, me fait instantanément penser à "Misirlou" de Dick Dale. Rapide intro qui jouera ensuite le rôle de fondation durant tout le titre. De nouveau, Fastlane Candies prennent le parti d’un court intermède où Alexis se retrouve seul (pas tout à fait étant donné que sa voix est doublée par…lui-même !) sur un roulement mesuré de batterie, qui s’ouvre sur un refrain puissant au comble de son intensité : batterie qui s’emballe, vocalises féminines qui se fondent et se confondent avec les accords du synthé et ceux de la guitare qui résonnent, ponctuées de quelques notes de xylophone.


Avant dernier, c’est au tour de « Nothing At All » de nous charmer. Un système d’enchainement d’un accord Majeur et d’un accord mineur sur le couplet, suivit d’un Majeur sur le refrain qui se résolve et retrouve sa fondamentale sur la fin pour repartir aussitôt sur le couplet. A deux reprises, un intermède instrumental fort en harmonies s’installe et entretient une certaine tension avant de se dénouer à son tour sur un couplet plus serein.


Je finissais par me demander si l’EP dans sa totalité avait été composé sous le signe de la gaité et de la joie de vivre. Et bien figurez-vous que oui ! La boucle se boucle par un « Behind My Back » semi chanté semi parlé, avec les immuables « oh ah » qui nous accompagnent tout au long de ce court voyage et sur lesquels se clôt l’EP.


« Cold Cold Caribbean » des Fastlane Candies, c’est une promenade de 20min dont la cadence n’oscille pas, un sifflotement en coin pour certain, un large sourire pour ceux qui ne savent pas.

Pour vous Français, ne ratez pas l’occasion de les voir dans la capitale le 11 juin dans la salle mythique de l'International !


Ecoutez l'EP sur Deezer >> ICI








mercredi 18 mai 2011

(Lundi 16 Mai) Joseph d'Anvers @ La Maroquinerie


Avec déjà deux albums à son actif (« Les Choses d’en Face » et « Les Jours Sauvages ») Joseph d’Anvers avait convié son public à la Maroquinerie pour lelancement du troisième opus intitulé « Rouge Fer ». Et les fans furent au rendez-vous ! Une grande partie ayant même suivit le code vestimentaire du Rouge montrant ainsi leur fidélité au jeune chanteur.


De fait, la salle est plongée dans le noir, et des projecteurs rouges se braquent sur la scène tandis que résonnent de lourds beat préenregistrés par-dessus lesquels les voix fluettes d’un chœur d’enfants se font entendre. A travers cette angoissante atmosphère, cinq dandies entrent alors sur scène, le guitariste ayant chaussé pour l’occasion une paire de boots à lacets rouges, merveilleusement assortie à sa une cravate.

Sans un mot, Joseph d’Anvers s’empare du micro, et doucement fait entonner son premier titre « Ma Peau Va Te Plaire », chanson qui ouvre ce nouvel album, simple enchainement de 1er et 4ème degrés de Ré mineur, mais avec lesquels il charme la salle en quelques secondes.

Pour la suivante, il va « essayer de faire les choses bien ». Un synthé électro, une voix de femme mixée et des accords arpégés au piano: « Chute », parfait cocktail pour réveiller le public.


Cédric, guitariste, semble quelque peu distrait, et après avoir troqué sa guitare électrique pour la sèche, se rend compte qu’il aura en réalité besoin …. de l’électrique.


L’auditoire désormais bien animé, le groupe enchaine un set assez rock : « Leave Me Alone » avec maracas et longs intermèdes instrumentaux, « Sweet 16 » avec refrain doublé au piano, « Les Chiens » sur laquelle Joseph s’égraine au tambourin en usant le sol de la scène bien trop étroite pour toute son énergie.

« Je crois que je l’ai déjà dit, mais je le redis. Je suis vraiment heureux d’être ici ce soir, et en plus avec cette date, la Maroq’ devient la salle dans laquelle j’ai le plus joué ».
Cette minute d’émotion est bien entendu succédé d’un tonnerre d’applaudissements et de cris.

Next : « Always Better (paranoid) », une pop acidulée sur laquelle le pianiste double de sa voix une octave plus aiguë le refrain, tandis que le guitariste ponctue chacune des phrases du couplet. Puis tout d’un coup, Joseph passe en acoustique, seul avec sa guitare, et chante dans un anglais qui se réverbère à l’infini. La batterie revient finalement le soutenir, un son de clavier discret se joint à jeu, et le groupe explose à nouveau.

« Un 3ème album c’est compliqué, on n’est plus le petit nouveau donc on nous porte pas le même regard, mais on n’est pas encore confirmé donc on nous porte pas encore le même regard. Mais ce qui est bien, c’est qu’on a une grande quantité de morceaux et que donc on peut en piocher des anciens. Je vais donc vous en jouez un du 1er album, d’habitude je le joue seul en acoustique, mais bon, comme mes musiciens ont une très grosse paye, ils vont rester histoire de rentabiliser ce qu’ils gagnent. »

Joseph chausse son harmonica, et les premières notes de « A Contretemps » s’élèvent dans la salle. Lent et plein de mélancolie, ce morceau est construit sur l’alternance de deux accords mineu
rs Ré et La, et deux accords Majeur Do et Sol. Un véritable petit bijoux qui nous envoûte littéralement. Pour continuer dans la langueur, les musiciens quittent la scène et laisse Joseph seul avec sa guitare affronter
son public sur « Des Cicatrices ».

Il est finalement temps de donner une décharge électrique à cette salle ! Tous reprennent alors place, et le batteur lance une rythmique sur un wood block. Sur le refrain, les musiciens endiablés ent
onnent d’une même voix et à l’unisson « D.A.N.G.E.R ». D’un coup, une sirène retentit. Elle ne s’interrompra pas de tout le morceau, « Entre Mes Mains », même lorsque le guitariste nous offrira son magnifique solo.

S’ensuit « Radio 1 », puis « Les Âmes Solitaires ». C’est ce morceau qui a donné son titre à l’album. Un morceau lourd en intensité ; le batteur tape du pied des noires continues et a troqué ses baguettes en bois contre
une paire à bout en laine pour un son plus souple. De son côté, le pianiste pause de longs accords avec son d’orgue sur lesquels la guitare arpège. Le morceau est lent, mais instrumentalement bien garni et nous prend aux tripes. Joseph trouva à cela l’explication adéquate : « nous allons faire un morceau calme, parce que c’est notre troisième album et que nous sommes
vieux et fatigués ».

Quarante bonnes minutes se sont déjà écoulées, je m’attends à ce que le final approche. En effet, après un « Exotic Bird » hypnotisant sur lequel les stroboscopes blancs suivent le rythme à nous en faire perdre la vision, ils terminent par le fameux « Kids », premier morceau où l’on voit apparaitre la polyphonie sur le refrain. Malheureusement, lorsqu’ils passent à 3 voix a cappella, la justesse est assez approximative…. Mais vite oubliée par une instru qui reprend rapidement la main avant de laissé le public seul.

Mais la setlist posée sous mes yeux ne ment pas ! Le public se lance donc dans un rappel tonitruant.


Joseph réapparait sur scène, seul. « Je suis sûr que vous saviez que j’allais revenir. Non mais il faudra m’expliquer le premier mec qui à instauré le principe de partir en ayant prévu de revenir. Enfin ! »

Trois morceaux nous seront offerts pour ce bis. « La Résilience », « Les Anges Déchus » où l’intro de synthé seul me renvoie à l’époque où j’écoutais Moby en boucle, et « Las Vegas » où le groupe joue sur l’alternance de montée en puissance et d’arrêt brutal du son.

Après présentation des musiciens, tous sortent à nouveau de scène, et il était temps pour le guitariste qui au fur et à mesure déplaçait une masse de plus en plus conséquente d’air sur son passage !

Le public n’en n’ayant jamais assez appelle encore et toujours Joseph, de telle sorte que celui revient, ayant abandonné ses musiciens en loges.

Pour cette reprise de Bashung, « Angora », il « espère qu’il va y arriver ». Mais ça, nous n’en doutons pas. Il replonge alors la salle dans un grand spleen, laisse réapparaitre le soleil après plus d’une heure de tempête, et s’en va, comme ça, nous laissant bras ballant.
Malgré les fans qui s’échinent à rappeler une troisième fois leur idole, celle-ci ne réapparaitra pas et les lumières de la salle de nous éblouir tout à coup tandis que les enceintes nous crachent déjà aux oreilles alors que nous n’avons pas encore eu le temps de digérer ce dernier morceau.

Un concert durant lequel se seront succéder 18 morceaux, chose à laquelle je n’avais encore jamais assistée.
Un chanteur aux anges, un public conquit, et un album a se procurer pour tous ceux qui ne l'aurai pas déjà !



dimanche 5 décembre 2010

[Mercredi 1er Décembre] Poney Express @ Flèche d'Or


Par des températures flirtant les -5°, je suis étonnée à l’approche de la Flèche d’or de ne pas voir les vitres dégoulinantes de buée. Mais rien d’étonnant à cela ; en entrant dans la salle je n’aperçois dans la pénombre que quelques personnes, à plusieurs mètres de la scène, qui se déhanchent paresseusement.
Sur scène, Pepper Island, leur musique est à l’image qu’il nous renvoie : posée, douce mais rythmique. Un côté cool et yéyé, des pulsations qui s’inscrivent plutôt dans la vannes reggae.

En tout cas, ils dégagent une douce chaleur sur laquelle il est bon de se retrouver boire un verre entre amis.
Le rideau se ferme, et là, le temps est long. Très long. Les envies de se recroqueviller au coin de la cheminée chez soi sont fortes. Mais nous n’avions pas bravé ce froid pour rentrer de si bonne heure !
30 min plus tard, les lumières se rallument sur les tants attendus Poney Express !

« "Bonsoir", lance Anna, chanteuse, tout en accrochant sa guitare, "vous vous êtes rapprochés c'est bien !". Et le public, comme hypnotisé, répond d'une seule voix enfantine "bon-soooir !".


Poney Express, peut être ce nom vous dit il quelque chose, leur premier album «Daisy Street », sorti en 2008, avait été fort bien accueilli par la critique. Le duo réunit Anna Berthe, au chant, et à la basse, ni plus ni moins que Robin Feix, ex-Louise Attaque. Pour ce deuxième album, le duo devient quatuor, accueillant ainsi Gérard Gacoin (Vegomatic), à la batterie, et Michael Garçon, ancien AS Dragon, aux claviers. Tout un programme !

Le premier morceau sera "Palladium", également titre de leur dernier album sorti en octobre dernier.
Sur scène, un batteur enjoué, un clavier plaquant des accords le regard perdu à des milles de là, et un bassiste, gaucher, dont les mouvements des pieds nous impose l’
unique question : qui cèdera en premier : le plateau ou ses semelles ?! S’enchaine « Dans l’Arène », avec des parallélismes entre les lignes mélodiques du synthé et de la guitare, qui se séparent et aboutissent à des dissonances ; « A la dérive » avec en plein milieu l’inévitable petite modulation au demi ton supérieur ; « Cocktail » une de mes préférées, qui me prend pénètre littéralement avec ses substitutions d’accords mineurs et de septièmes diminuées qui instaure un climat très angoissant.
Ensuite, voici venu « Falaise », pour une grande première en live ! Une petite appréhension peut-être ? Nous, on ne voit pas la différence.
Les photographes sont venus en masse, sept, huit, je m’amuse à regarder leur défilé d’extravagance : une lentille en forme d’étoile, faite maison, tenue à la main devant l’objectif ; une espèce d’objectif monté à l’envers sur l’appareil….
ais stop, pas d’égarement, on continue avec « Genesis », le morceau le plus rythmique avec une intro confiée à la batterie, mais ce qui entraine une ligne de chant un peu trop plate à mon goût.

Robin, le bassiste, dont la bougeotte s’intensifie avec l’avancée du concert, tente un dos à dos avec Anna mais… ça ne prend pas. Ils restent dans l’ensemble assez calmes sur scène,
malgré quelques prise de paroles de temps à autre, leurs visages sont très stoïques et sérieux, en particulier celui de Michael qui se trouve face à moi, dont je ne doute pas
une seconde que les démonstrations pianistiques demande une grande concentration.
Anna finira cependant par lui arracher un demi-sourire en venant jouant tout contre lui. Ouf, nous
sommes rassurées !

L’heure tourne et les morceaux avec. « Comme un zombie », « Des roses », et enfin le moment tant attendu de tous, la surprise annoncée plus tôt dans l’après midi par Ben Callens, leur manager « Surprise : 2 rousses sur scène au concert de PE ce soir... ».
La chanteuse nous éclaire alors quelque peu : « On est censé accueillir une jeune fille … où es-tu ? », et voilà montant sur scène une jeune violoniste, celle qui avait joué avec eux sur le premier album. Et ça aussi, c’est inédit.
J’avoue m’attendre au pire quant aux instruments classiques : utilité ? Ligne mélodique ? Justesse ? Et bien je suis remise gentiment à ma place ! Le violon intervient avec quelques phrases toutes simples, mais parfaitement bien placées et d’une justesse absolue.
Elle restera là deux morceaux, pour une reprise d’Alain Chamfort « Manureva », et « Brest ».
Seul bémol : elle semble extrêmement mal à l’aise, reste immobile dans son coin, est en position pour jouer et les deux mains placées dès le début des morceaux, et part quasiment en courant lorsqu’enfin le dernier morceau « Tu me tues » sur lequel elle n’intervient pas.
Quel dommage !

Mais « Tu me tues » détrônera sans difficulté le « Cocktail » tant apprécié. Des paroles avec un réel sens, un synthé avec un thème très simple de quelques notes qui tourne en boucle, une ligne de basse profonde, une guitare qui dédouble chacune de ses notes pour remplir un peu plus l’air, et une batterie qui change de baguettes pour des roulements de cymbales qui font vibrer l’air.

Rien d’étonnant qu’après cela, un rappel se face si pressant que voilà nos quatre petits poneys de nouveau sur scène.
« J’aurai bien composé une chanson la tout de suite mais je crois que ça va pas être possible ». Nous avons alors de nouveau droit à « Genesis ».

Nous noterons tout de même un coucou de la main et un large sourire de la part du synthé, adressé à notre cher Ben. Bravo, encore bravo !

Un groupe qui m’aura laissé un goût années 80, allez savoir pourquoi, avec ce côté rock mais délicat et propre à la fois, avec un pianiste vraiment incroyable, tout aussi présent harmoniquement que mélodiquement et dont les doigts courent inlassablement sur les touches, une chanteuse à la voix suave, et surtout, un groupe en français ! Nous attendons désormais que leur énergie de dernière minute soit mise à profit dès leur entrée sur scène. Mais ça viendra avec le temps, la confiance, et au fil des concerts, nous n’émettons aucun doute la dessus, ni sur leur succès qui n’attend plus que vous !

Prochaine date parisienne au Batofar, le 4 janvier prochain, en compagnie de Masternova, The Guests Only et The Drops !

lundi 22 novembre 2010

YULES _ "STRIKE A BALANCE"

C’est en 1999 à Lure que le groupe Yules voit le jour, sous les traits de deux frères, Bertrand et Guillaume Charret. Leur 1er album, « The Release » sort en 2007 et est fort bien accueilli par la critique. Ils remettent ça aujourd’hui avec un nouvel album fraichement pressé, « Strike a balance » (sortie nationale le 25 octobre dernier) dont le single « Absolute Believer » ,qui ouvre par ailleurs cet opus, a été tourné en clip par notre cher et tendre Benjamin Lemaire, connu pour beaucoup en temps que photographe pour le webzine musical Le Transistor.

Ce second opus « Strike a balance » mélange à la fois guitares folk, instruments classiques, rythmes entrainant tout droit venus de la côte ouest américaine, harmonica roots…. Et tout cela fait de lui,avant toutes choses, un concentré d’émotions comme on les aime et comme il est de plus en plus rare d’en trouver.

« Absolute believer » ouvre en grande pompe une succession de 10 morceaux qui vous transportent dans des souvenirs, des moments de doutes, d’interrogations et de peur qui vous accompagnaient dans votre tendre jeunesse et surgissent, aujourd’hui encore profitant d’un moment de faiblesse pour vous hanter. Des textes poignants et profonds, qui touchent aux choses de la vie, le tout avec avec une certaine croyance et une certaine foi omni présente.

Dans « Everlasting child », adressée à Ricky, le contraste paroles-musique est mis en avant : alors que l’on aborde l’intarissable sujet des questions existentielles auxquelles les hommes se retrouvent confrontés au court de leur vie et de la façon dont l’insouciance d’un enfant peut être bénéfique et regrettée , la musique qui l’accompagne est celle toute simple et fraiche d’une chanson enfantine, avec un petit air qui vous entre dans la tête telle les comptines d’antant.

« Life as a race », en opposition à son titre, est la plus calme de toutes. Elle met le doigt sur cette vie que l’on veut à tout prix vivre trop vite et qui nous mènera tout aussi rapidement à la mort. Et ils ont su, grâce à leurs instrumentations, transmettre cette approche de la fin qui se rapproche toujours plus vite, par une superposition des bandes : simple guitare sur laquelle s’ajoute la voix, bientôt suivit par une seconde, le xylophone, le piano, un crescendo énorme et retenu à la fois, et cette montée en puissance, toujours plus poignante, étouffante, qui finalement se termine par quelques simples notes de piano.

On retrouve à travers les morceaux, les cordes qui, comme un fil conducteur nous emmènent et marquent ce style si particulier de folk émouvante et classique : « Absolute believer », où elles se mêlent les unes aux autres ainsi qu’avec les différentes parties chantées, de telle sorte qu’il n’en devient presque plus possible de suivre chacune de leur ligne mélodique ; « The defeats that were turning into gold » où un thème au violon particulièrement expressif se détache avant de rejoindre les cordes pour implanter l’harmonie sur chaque temps, parallèlement au piano, suivit du violoncelle qui reprend le rôle du soliste. Une justesse absolue, d’autant plus absolue dû au frottement de seconde, dont ressort une sorte de pureté solennelle.

Des harmonies d’une infime richesse d’un bout à l’autre nous accompagne durant ce chemin de dix morceaux qui nous parait si court : des enchainements surprenants d’accords Majeurs, minorisés et enfin diminués pour plus de dramatisme dans « Everything she does is blessing », où piano et batterie se fondent dans une rondeur et une grandeur de son à la Queen, et où malgré un tempo pourtant assez lent, une énergie bien présente se fait sentir. Des modulations inattendues dans « Salvation », une grille stricte dans « Hopeful Bells » mais où cette fois la voix se permet sur la fin une ligne mélodique approximative et plus ou moins improvisée. Dans « Angel of ice », alors que la fin est arrivée, la voix reprend de plus belle, partant dans une toute autre tonalité, suivit au loin par des cris d’enfants.

Mais voilà, le chemin parcourut aux côtés de Yules semble toucher à sa fin, et ils concluent cet opus par « Until the end of the road », avec une rythmique pointée et sautillante délicatement posée sur une harmonie pourtant grave. Les paroles parlent d’elles-même : « I think that I can close my eyes now”.

Un petit bijou de la musique à se procurer d’office si vous cherche une nouvelle B.O à votre vie de tous les jours pour accompagner vos états d’âme, pour vous remémorer des souvenirs révolus, ou tout simplement pour apprécier de la bonne, très bonne musique.


Yules sera en concert ce mercredi 24 novembre au Buzz, en compagnie de Kandid et Clint is gone. Be there !




mercredi 11 août 2010

[ Vendredi 6 Aout ] Plastiscines @ Festival Fnac Indétendances


Quatre jeunes filles « sous alimentées » pour les uns, mannequins aux interminables jambes pour les autres, tirées à quatre épingles, rock’n roll trop bien léchées…. Vous les aurez reconnu, c’est maintenant au tour des Plastiscines de montrer ce qu’elles ont dans le ventre !

Malheureusement…. Caloriquement parlant pas grand-chose, mais musicalement non plus.

Nous nous trouvons en pleine Barbie mania, et une seule aura échappé à la Blonde Attitude. Louise, bassiste, merci. (Pour ce qui est de la frange, ça, aucune n’aura su résister)


J’ai du mal à comprendre la raison pour laquelle Marine, guitariste, prend tant de plaisir à se rouler si souvent au sol…. ni pourquoi elle s’obstine à brasser autant d’air avec ses cheveux… Mais tout cela au grand ravissement des photographes ! Et ça, elles l’ont bien compris. C’est un magnifique spectacle pour les yeux, une énergie qui balaye tout sur son passage, et elles ont même mis au point quelques poses durant les morceaux, histoire qu’ils aient bien le temps de les prendre.

Entre désespoir et fascination, il est difficile de choisir.

Katty pourrait avoir un timbre de voix plutôt intéressant, mais pourquoi toujours terminer chacun de ses mots en laissant la note monter dans des hauteurs plus supportables pour une oreille humaine ??

Effet de style ? Perte de contrôle ?

Notons quand même cette phrase déjà devenue culte :

« Pour ceux qui ne nous connaissent pas, nous sommes un groupe de rock’n roll ! », sans oublier le geste qui l’accompagne…

Et pour cet instant mémorable, Marine, c’est toi que nous remercions.

samedi 7 août 2010

[Vendredi 6 Aout] COMING SOON @ FNAC Indétendances



Coming Soon se forme à Annecy en 2005 et passe de 3 membres à 7, pour aujourd’hui se stabiliser autour de 6 musiciens : un chanteur à l’éternel chapeau de cow boy vissé sur le crâne, 2 guitaristes, un bassiste ( gauché ! ) , un batteur, et l’incontournable synthé désormais présent dans toutes les formations, tenu par l’unique fille de la bande, Mary.Ils auront semé en route un premier EP « The Escort » en 2006, suivi en 2008 de l’album « New Grids », un seconde EP « Love In The Afternoon » en 2009, qui annonçait quelques mois plus tard la sortie de leur dernier album « Ghost Train Tragedy ».
Après avoir assuré la première partie de
Dionysos en 2008 au Zénith de Paris et ouvert le Festival des Inrocks à l'Olympia quelques jours plus tard, on peut dire que ces jeunes ont en peu de temps acquis une certaine habitude de la scène.
La joyeuse troupe ouvre ce soir la 5ème date du Festival Fnac Indétendances.

Le chanteur, doyen du groupe, s’installe derrière son micro et toise la foule du ha
ut de ses quasi2 mètres.
Nous notons, en plus du sien, 4 autres micros placés ici ou là… Ca promet de la bonne polyphonie et nous, on aime bien ça.
« Nous allons vous jouer de nouveaux morceaux, celui là s’appelle
Going To Tahiti, c’est pour penser à tous ceux qui partent loin en vacances. »

Mary confie son synthé au guitariste et passe successivement du chant au xylophone. Au final, ils termineront en chœur a cappella, et ça aussi, nous, on aime bien ça.
Pour le 3ème morceau, c’est le melting pot total : Howard chanteur, devient danseur et occupe tout le 1er plan, atteint de puissantes convulsions. Le bassiste prend sa place au chant. Un des deux guitaristes se retrouve aux maravasses et Mary, une flûte à bec entre les mains.
Ah non, une trompette.
Ah non, une clarinette….
Pour pas moins de 2 ou 3 notes à chaque fois, on aurait peut être préféré un peu moins de dispersion pour un peu plus de soin général.

« Ca fait très longtemps qu’on n’a pas joué à Paris donc on est vraiment très contents ! »
Mon voisin écrase-pied-droit rétorque « Nous de même ! »

Les artistes sont contents. Le public est content. Alors histoire de ne pas ternir le tableau, nous aussi on est contentes.

En résumé,
Coming Soon c’est frais, c’est sympathique et simple, mais une certaine redondance nous empêche parfois à différencier les morceaux les uns des autres…
Un côté libre, folk , fou à la
The Agency. Beaucoup d’idées, et que des bonnes. Des harmonies qui aspirent à s’enrichir encore et encore. Une excellente impression générale, mais une impression de jeunesse folle et dispersée qui aurait encore besoin de mûrir.

Tout n’est qu’une question de temps !