dimanche 30 mai 2010

[ Lundi 24 Mai 2010 ] Natas Loves You @ L'Anthracite.

Natas Loves You vit le jour dans le second plus petit pays d’Europe ainsi que le plus riche du monde, j’ai nommé : Le Luxembourg.C’est donc un nouveau souffle singulier qui déferle sur Paris depuis Septembre dernier que les Natas s'y sont installés.


En quelques mois, ces cinq gaillards ( PH au synthé , Joonas à la batterie, Joachim à la guitare, Alain au chant et Virgile à la basse) ont déjà su charmer plus d’un cœur, et tout particulièrement celui de notre cher Cyril Bodin, programmateur du Bus Palladium, depuis leur prestation sur cette scène mythique en avril dernier.
Une incontestable influence des Beatles dont ils ne se cachent pas, à laquelle ils ajoutent ce punch, cette pop d'aujourd'hui, ce petit quelque chose qui les ancre dans la musique actuelle, tout en nous faisant voyager dans un passé pas si lointain.

Alain, à la voix nasillarde et vive, est quasiment toujours soutenu d’un tapis de chœur, dont PH et Virgile ont la charge, avec des harmonies d’une complexité certaine et d’une justesse absolue. Comme dirait une source présente ce soir-là : « Ils excellent dans l’art du Lalala ! », mais dans le fond, on aime ça.

Histoire de chauffer un peu la salle, ils amorcent le concert avec la déjà connue Desperation, présente sur leur EP, et niveau augmentation des degrés, ils ne loupent pas leur coup ! Nous sommes après ça déjà tous en phase 5 de la fonte des glaciers en Antarctique, ce que souligne dignement Virgile : « Merci. Vraiment. Merci de votre soutien….. vu qu’on fond à vu d’œil ! » Ce qui nous vaudra un petit rafraichissement collectif de la part d’Alain et de sa bouteille !
S’ensuit La La La (nous le disions bien, ils excellent en la matière… !) composition pour le moment en recherche de titre,puis, Zepplins. « Elle parle d’un monde assez…. Bizarre…étrange…. Enfin, elle est cool quoi »
La musique est psychédélique, spirituelle ; elle vous pénètre l’esprit et travaille avec acharnement à vous faire vous remettre en question.
Joonas alimentera d’autant plus cet état de tourment avec son éternel regard de fou furieux, langue pendue à un Joachim mort de rire.
Pour continuer dans le même esprit, Blue Specter, qui elle «parle de fantômes ». Vous l’aurez compris, les textes sont en totale adéquation avec ces harmonies troublantes et tourmentées. Il vous suffit de comprendre le sens caché de leur nom, Natas Loves You, et vous aurez un peu mieux cerné où vous avez mis les pieds. ( rien n’est ou tout noir ou tout blanc…. Enfin, on vous laisse chercher !)
Les ruptures et les contrastes au sein même du morceau se font tout aussi nombreux qu’inattendus. Un intermède du synthé seul nous prend de court, auquel se superposent finalement les voix de PH & Virgile qui finissent d’entraîner Alain dans une transe à même le sol.


Voici maintenant Pale Fumes, « Une nouvelle chanson. Elle est longue par contre. J’espère qu’elle vous plaira ».
Ils jouent ici avec la majorisation d’accords mineurs, mais cette alternance des modes ne se fera qu’uniquement dans ce sens.
Après une longue introduction assez calme et tranquille, la batterie fait son entrée et marque alors une de ces fameuses scissions. Le tempo s’emballe et s’emporte, pour finalement laisser place au synthé ayant revêtu le timbre d’un cymbalum, typique des carillons suspendus dans le vide au dessus des berceaux. Et cela nous vaudra le commentaire avisé d’une demoiselle à mes côtés : « ooohh c’est troop mignooon »….
Après de longues minutes, nous voilà désormais en présence de 3 voix a cappella en parfait accord, que l’on imagine d’ici résonner sous la voute d’une chapelle…
Un morceau qui vaut le coup pour sa durée, et qui illustre à la perfection ce côté morceaux intra morceaux. On ne parle plus de 2 en 1 là, mais plutôt de 12 en 1 !
Le concert touche bientôt à sa fin, et nous avons le plaisir d’entendre Golden Fou, extrêmement rythmée, avec un thème à la guitare que je vous invite fortement à découvrir.

Le tour de l’avant dernière est arrivé : Scarlet B, avec un clavecin et un refrain baroque qui vous transporte des siècles en arrière.
Voilà d’ailleurs Alain qui convulse, roule des yeux, avant de s’effondrer à genoux….serait-il lui aussi en train de subir un voyage dans le temps ?

Et comme toute bonne chose a une fin, nous voilà désormais arrivés au bout du bout, avec Apollo’s Whisper, également présente sur leur EP et qui clôt ce set à la perfection, avec un fou rire général après un moment d’inattention (dirons-nous) de la part de Joachim qui mit à peu près le morceau entier à redécouvrir le manche de sa guitare et à retrouver un semblant de jeu.

Le public étant en bonne partie Luxembourgeois, il semble normal que leurs deux prochaines dates, les 18 et 19 juin se fassent là-bas (ce qui ne vous empêche en aucun cas de vous y rendre).
Si cependant, l’idée de monter dans un train entraîne chez vous palpitations et bouffées de chaleur, je vous invite à réserver votre 26 août et de passer la soirée à l’International.

Et un petit secret en passant : pour les fans invétérés, vous pourrez très bientôt prendre le train pour aller les voir, tout en les ayant vissés sur vos oreilles durant le trajet, car l’enregistrement de leur second EP est prévu pour fin Juin….


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